Mon intervention se déploiera en 4 points :
1/ D’abord j’aimerai revenir sur la question de la temporalité. Il me semble que toutes initiatives nationales qui engagerait notre organisation et à fortiori un congrès doit se déployer en laissant du temps pour construire de l’intelligence collective Nous le voyons aujourd’hui, il est compliqué de débattre, d’avancer des idées et d’échanger avec des contraintes techniques pesantes. Je ne vois pas l’urgence à tenir un congrès ou une conférence nationale précipitée. Il faut garantir aux communistes de rester maîtres de l’ensemble des processus démocratiques qui les concerne. J’y reviendrai plus tard, nous avons besoin d’un vrai congrès qui pose la question d’un communisme renouvelé, d’un communisme de notre temps, et cela ne peut pas être bâclé.
2/ Ensuite, je pense que nous devons mettre au cœur de notre congrès les questions touchant à la démocratie interne, et la violence d’organisation. Depuis le dernier congrès, les communistes ont parfois l’impression d’avoir face à eux des pratiques et des façons d’agir qui choquent et interpellent. Gestion de la crise entre UEC et MJCF, Exclusion hors des cadres statutaires, affaires de Vitry.Je crois que nous devons ouvrir le débat sur ce qui peut ou pas se faire dans un parti démocratique. J’utilise à dessein le terme de violence d’organisation. Je crois que la manière dont nous fonctionnons, la place et la liberté que nous laissons à nos adhérents, le pluralisme, sont des enjeux essentiels pour le PCF. Comment nous renforcer quand les adhérent.e.s du PCF sont témoins de méthodes et de pratiques d’un autre âge. Nous devons avoir en tête de construire des espaces démocratiques sûrs et inclusifs.3/ Je ne fais pas partie de celles et de ceux qui pensent qu’on répond à l’émiettement des forces de gauche en rajoutant un candidat à la liste des prétendants à l’élection présidentielle. C’est une vision absurde d’imaginer rassembler en divisant. C’est une vision d’un autre temps, et j’ose profondément marquée par le virilisme, que de penser qu’en matière de rassemblement la force va à la force.Notre dernier congrès disait que notre participation à la présidentielle se ferait sur la base de conditions réunis pour une candidature. Elles ne le sont pas. Le péril est là, bien plus présent qu’en 2017. La gauche est historiquement faible, et l’extrême droite se rapproche chaque jour plus proche des portes du pouvoir. Nous ne ferons pas changer les choses en habillant notre communication de bleu, blanc rouge, ou en cédant à la personnification. Le rôle du PCF c’est de prendre acte du monde nouveau ouvert par 2017. C’est de lutter contre l’hégémonie des forces politiques sur le mouvement social pour permettre l’émergence d’un rassemblement d’un nouveau type. Fabien tu saluais la réélection du squad autour d’Alexandria Ocasio Cortez, ces femmes de gauche, radicalement de gauche et progressiste. Mais l’émergence d’une telle force, c’est justement la construction du rassemblement d’une archipelle d’organisations progressistes, au cœur de l’empire américain. Ce sont des gens qui luttent et construisent ensemble dans le respect du combat de chacune et de chacun, pour faire tomber ensemble un système à bout de souffler. Voilà notre tâche contribuer à l’invention d’un tel rassemblement en France réunies par un socle commun de valeurs, de principes et de propositions que nous devons travailler à rendre majoritaires dans la société, non pas nous seuls, mais avec d’autres.
4/ Enfin, mais cela semble une évidence, nous devons travailler dans ce congrès la question du communisme d’aujourd’hui. Vous l’aurez compris, il ne peut pas être pour moi celui d’hier, ni même celui des années 90. Ce communisme, il est souvent présent et déjà là. Il est dans les luttes écologistes, dans les luttes contre le racisme et le patriarcat, dans les luttes pour la justice sociale, dans les modèles d’alternatives de coopération qui grandissent ça et là. Pour cela, notre tâche n’est pas de nous enfermer pour ressasser ce que nous disons depuis des années. Notre tâche, c’est d’être à l’écoute de la société et de ce qui s’y dit, c’est de nous ouvrir, et de nous mettre au service de la société et des ruptures qui grandissent en son sein.Pour y arriver, nous devons déployer tous l’arc de force communiste, nous devons rassembler les communistes de l’intérieur et de l’extérieur. Nous devons également veiller au respect du pluralisme dans ceux qui instruiront le débat entre nous dans les mois qui vienne