Centenaire du PCF retour sur l’engagement communiste pour la revue Regards

Vous trouverez ici le petit texte que j’ai écrit pour regards sur l’engagement communiste pour les 100 ans du Parti lisez le sur regards

Le PCF a toujours fait partie de mon horizon politique. J’ai grandi avec ce qui était plus une culture qu’un idéal dogmatique. Les disques de Ferrat, les livres d’Aragon, les fêtes de la CGT, l’Humanité dimanche porté souvent à la maison par Abel un militant qui sillonnait la Moselle pour son journal. Des images de luttes de 95, de Marie Georges Buffet, ministre des sports de la France Championne du Monde, de la peur de Le Pen en 2002.

Dans ma construction militante, ce communisme a longtemps été une présence bienveillante, un réfèrent politique à côté duquel existait une grande liberté. C’est dans cette galaxie que le Parti accompagnait en facilitant l’engagement des jeunes, des femmes, des travailleurs immigrés, que j’ai pu faire mes premières armes.

Lycéen, c’est le Parti qui me prêtait un mégaphone pour lutter contre la réforme Fillon ou le CPE. C’est lui qui m’a accompagné à 16 ans à la fête de l’Huma, c’est encore lui qui m’a fait coller mes premières affiches.

Je me souviens de l’effervescence de 2005 contre le TCE avec un PCF qui avait su coaliser et faire grandir un Non de Gauche et antilibéral. Naturellement, en 2007 pour mon premier vote, j’ai mis dans l’urne un bulletin Marie Georges Buffet. Toutes ces années le Parti ne m’a jamais rien demandé, on me prenait comme j’étais, un gamin curieux de tout avec l’envie de changer le monde.

Par la suite, j’ai découvert des mouvements plus radicaux plein de certitudes, dans des comités antifascistes, dans des facs, dans des squats, où les individus étaient tout entier jugés sur la base des positions qu’ils pouvaient prendre, où la recherche et l’expérience n’avaient pas leur place.

J’ai pris ma carte pendant l’expérience du Front de Gauche, presque dix ans après mon premier compagnonnage. L’effervescence des campagnes présidentielles pour le candidat des communistes Mélenchon, les assemblées citoyennes, l’énergie décuplée d’un Parti qui sait se sublimer pour être une force populaire au service de combats collectifs m’ont ouvert les yeux sur la nécessité d’un PCF organisé et ouvert sur les luttes.

Lors de mes premières réunions, j’étais plein de doutes sur cette liberté que m’avait offert le Parti comme sympathisant. J’y ai trouvé comme adhérent un espace d’élaboration démocratique où le jugement est absent. Les organisations locales du PCF sont encore un intellectuel collectif où chacun.e apporte son expertise, sa connaissance, quel que soit sa condition, son âge, son parcours.

J’ai pris un jour la charge de continuer à faire vivre cette organisation dans le 19e arrondissement. Le Parti est un lieu de transmission. Celles et ceux qui l’ont fait vivre avant moi m’ont appris, épaulé, conseillé dans cette tâche. C’est à ces savoirs pratiques et théoriques qui se passent de génération en génération qu’on mesure la profondeur historique du PCF.

Si on peut avoir mille raison de quitter le PCF, les communistes, la camaraderie, la croyance dans la nécessité d’être ensemble pour transformer le monde, font qu’on y reste. Le Parti est d’abord et avant tout celui d’une sociabilité militante. En conjuguant l’amitié et la fête au nécessaire débat d’idées et à cette profondeur historique, il est le vecteur de liens forts qui permettent de comprendre le monde et d’affronter la société capitaliste qui se nourrit d’individus isolés.

Lors du dernier congrès, je suis entré au Conseil National car je considère important que le Parti ne se repli pas sur lui-même et se laisse irriguer par les mouvements sociaux, écologiques, féministes, antiracistes qui secouent le monde. Le PCF n’a pas passé cent ans en se repliant sur sa légende romantique et en s’arcboutant sur sa propre caricature. Il a su à plusieurs moments de son histoire se faire extrêmement moderne pour se placer au cœur des rassemblements utiles au peuple, pour être acteur des ruptures avec le capitalisme et les systèmes de dominations. C’est ce chemin qu’il doit retrouver aujourd’hui, celui d’un PCF offensif, rassembleur, tourné vers les 100 ans à venir

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