Intervention Conseil National du PCF du 28 Mai 2021

Intervention CN 28 mai 2021,

Cher.es camarades,

Je partage beaucoup de choses qui viennent d’être dite sur la sécurité et sur la manifestation des policiers. J’aimerai d’abord témoigner de la réalité d’un quartier qui vit depuis 15 jours avec les caméras de CNews pointant à longueur de journée l’insécurité dans le 19e arrondissement à Stalingrad. Cette exemple, celui d’une scène de crack à ciel ouvert en plein Paris, démontre combien plus de policiers ne résout rien. Le renforcement des effectifs de police ne change rien au trafic et à la consommation de stupéfiants sur l’espace public.

Si l’on pousse un peu plus loin et qu’on interroge les habitant.es de ces quartiers on se rend vite compte qu’ils ont conscience des solutions. Dans le cas de Stalingrad les quartiers du Nord-Est parisien servent de scène de crack à ciel ouvert car personne ne veut prendre le problème à bras le corps et partager la charge d’accompagner les toxicomanes.

Ce que les habitant.es des quartiers populaires demandent c’est une réponse globale : des réponses en terme d’accès à la santé, en terme d’emploi, de commerce. Les quartiers que certains disent perdus ou à reconquérir ont en réalité une fonction, celle de reléguer les personnes les plus fragiles.

Porter une parole communiste sur la sécurité, ce n’est pas demander l’embauche de 30 000 policiers, c’est penser ce qui fait système dans la demande légitime de sécurité. C’est poser la question des drogues, de leur usage, des réseaux mafieux qui produisent et distribuent. C’est penser un changement de doctrine policière en sortant du maintien de l’ordre, de la politique du chiffre, et des unités d’interventions qui sont conçues non pas pour régler les problèmes du quotidien mais bien pour mener une guerre.

La présence à la manifestation du 19 mai était une erreur et une faute politique. Il faut que nous cession de vouloir nous différencier par l’outrance. Non le parti communiste n’a pas toujours porté de la sorte les exigences de sécurité. Arrêtons de dessiner cette caricature du communisme qui ne sert qu’à nous marginaliser.

Nous devons investir tout ce qui tend à faire basculer le système, la manifestation du 12 juin doit être pour nous un enjeu majeur. Cessons de minimiser le risque fasciste, et les atteintes aux libertés publiques dans notre pays. Il faut une réponse forte, si le PCF ne rejoint pas l’initiative commune pleinement, pour sur les communistes le feront sans leur parti.

Il est assez affligeant de constater que sans cesse certain.es ici, en appelle à plus de contenu sans en dresser les contours. Tout ce qui est en-dehors de nous, en somme tout ce qui rassemble serait vide de contenu. Quelle suffisance ! Il me semble que Hulya  a pourtant dressé les contours de ce qui fait aujourd’hui le socle d’attente de celles et de ceux pour qui la gauche compte. Le triptyque justice climatique, justice sociale et libertés démocratiques. Investissons ces champs pleinement, en les discutant, approfondissons ce qui est commun, ce qui fait sens. C’est la seule voie pour résister et déjouer les pièges qui se dressent devant nous. C’est la seule manière de briser l’hégémonie culturelle des idées de droite et d’extrême droite.

Enfin, je suis persuadé qu’il faut porter un discours positif sur les prochaines échéances électorales. Quand la gauche se rassemble, tend la main, met au cœur de ses campagnes ce qui nous est commun, elle est en position bien souvent de disputer la victoire. Les premiers dirigeants de notre parti ne doivent pas continuer à bouder ces rassemblements pour préférer la présidentielle. Il faut au contraire investir pleinement ces campagnes où s’élaborent la nécessaire bien qu’hypothétique victoire de 2022.

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