Sur le cas Venissieux, je partage en grande partie les propos de Bora. Je crois qu’il y a besoin d’une clarification sur les questions de racisme. J’entends des choses qui me choquent, à mon sens parler de racialisme, de militant indigéniste c’est reprendre le langage de l’extrême droite.
Voir des membres de la direction nationale tomber dans ce piège montre notre affaiblissement considérable sur ces sujets.
Sur le fond de la polémique de Venissieux, le rôle de notre direction nationale est d’appeler l’ensemble des dissidents à se retirer pour permettre à l’accord de gagner en dynamique. Je crois qu’il y a une volonté de quelques-uns dans nos rangs de freiner la NUPES à partir du cas Venissieux. C’est une forme d’instrumentation insupportable. Rappelons que dans plein d’endroits des camarades, tout aussi légitimes et implantés ont retiré leurs candidatures.
Je vais vous parler de ce qui se passe dans nos circonscriptions du 19e arrondissement et singulièrement dans la 16e qui recouvre les 2/3 de l’arrondissement. Une vraie dynamique se crée, 150 participants à un pique-nique militant de lancement de campagne dimanche, 150 personnes au premier comité de campagne lundi, 6 Réunion de quartier simultanée avec entre 20 et 25 participants dans chacune de ces réunions mercredi, parmi eux de nombreux jeunes, des militant.es associatifs, syndicalistes, le mouvement social au sens large du terme.
Soit les communistes boudent cette dynamique, trainent des pieds, et se cachent, soit ils en sont partie prenante. Je n’ai pas l’habitude de regarder passer les trains. La place des communistes est à mon sens d’accompagner cette dynamique, sans naïveté aucune, mais avec conviction. Le risque de marginalisation si nous restons une nouvelle fois sur le côté est immense. Le peuple de gauche a exigé de nous le rassemblement. Je crois fortement que le vote pour JLM a été un avertissement. Les électeurs de gauche ont très puissamment imposé le rassemblement par les urnes.
Trois points pour conclure :
1/ Nous sommes très en retard sur les moyens organisationnels, les outils déployés par l’union populaire notamment la plateforme action populaire sont très puissants. Ils ne sont pas suffisants car tournés uniquement vers le faire et ne prennent pas en charge les enjeux démocratiques, mais ils sont particulièrement efficaces.
2/ La communication du parti dans cette période doit être positive et doit s’adresser au-delà des segments que l’on creuse. C’est le moment de dire notre mot sur l’urgence climatique et pas seulement par le prisme du nucléaire. Nous ne devons pas attendre pour communiquer. J’entends ici qu’il faut faire attention avec les comptes de campagne. Le parti est tout à fait légitime à s’exprimer et il doit le faire.
3/ Nous devons au plus vite ouvrir le chantier de la suite. La NUPES doit-elle continuer à vivre au-delà des élections ? Je pense que oui, mais cela demande une mobilisation du parti et un effort de notre part pour faire perdurer le rassemblement. Nous devrons nous poser collectivement les questions des suites et de la construction du rassemblement dans la durée. Quel rôle du parlement de la nupes, quelle mobilisation à la base (assemblées de quartier, assemblée générale ?), mais aussi comment peser sur la nupes avec les communistes ?
Je crois que vu les enjeux qui sont devants nous et la perception de notre rôle dans la situation politique, si le PCF était la force qui venait à rompre la NUPES juste après les élections ce serait terrible. Nous serions perçus comme ayant conclu un accord pour les places et pas pour le peuple.