#MeTooGay : « un classement sans suite n’est pas synonyme d’innocence »

« Dans nos formations politiques, un principe de précaution doit primer ».  Alors que l’enquête sur le suicide de Guillaume T,  l’étudiant à l’origine du mouvement #MeTooGay a été classée sans suite et que le PCF doit se prononcer sur la réintégration de Maxime Cochard et de son conjoint dans leurs fonctions, des proches, élu·es, et soutiens, déplorent cette décision.

Retrouvez ici la tribune parue dans Les invités de Mediapart et dont je suis cosignataire.

L’enquête sur la présumée responsabilité de Maxime Cochard et de son conjoint suite à la plainte déposée par la famille de Guillaume T. pour « violences volontaires contre X ayant entraîné la mort sans intention de la donner » a été classée sans suite. Nous, proches, ami·e·s, famille, soutiens, déplorons cette décision.

Guillaume T. avait permis à beaucoup d’entre nous de pouvoir nous exprimer suite à la création du hashtag #MeTooGay. Malheureusement, la réplique médiatique ajoutée aux conséquences de l’agression sexuelle qu’il a subi aura été trop importante pour qu’il puisse rester parmi nous.

Le courageux témoignage de Guillaume a questionné les pratiques de consentement au sein de notre communauté.

Il est difficile de dénoncer ces violences et particulièrement dans le milieu politique comme dans tous les milieux où règnent de fortes dynamiques de pouvoir. Les plaintes, témoignages, protestations, dénonciations engendrent des répercussions politiques, juridiques et médiatiques violentes sur les victimes.

Sachant tout cela, Guillaume avait choisi de déposer plainte. Pas seulement pour lui, mais parce qu’il aurait eu connaissance d’autres témoignages, d’autres victimes, parfois mineures. Il savait que laisser passer, ce serait laisser d’autres personnes subir ce qu’il avait vécu.

Il savait que tout particulièrement dans nos formations politiques, un principe de précaution doit primer.

Nous le devons à tous les jeunes qui viennent enrichir nos organisations et qui, face à ces dynamiques de pouvoir, sont particulièrement vulnérables. C’est dans cette continuité que nous nous plaçons : condamner ces violences et empêcher qu’elles ne se reproduisent.

Nous continuons de croire Guillaume, comme nous croyons chacune des victimes qui ont témoigné et celles à venir.

Un classement sans suite c’est la justice qui ne peut se prononcer.

Nous pouvons nous interroger lorsque l’on sait que plus de 75 % des plaintes pour violences ou agressions sexuelles sont classées sans suite. Est-ce vraiment une preuve d’innocence ? Cette décision n’a en aucun cas la force d’un jugement ou d’un acquittement.

Pour Guillaume et les autres, il est important que nous luttions collectivement contre les violences sexuelles et sexistes dans tous les milieux, dont la politique.

Signataires

Collectif Justice Pour Guillaume
Mathilde Panot, présidente du groupe La France Insoumise (LFI)I à l’Assemblée Nationale et députée NUPES du Val de Marne
Hadrien Bortot, adjoint au maire du 19e arrondissement de Paris et membre du conseil national du Parti Communiste Français
Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère Europe Ecologie Les Verts (EELV) de Paris
Danielle Simonnet, députée de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES) de Paris
Jeunesses Communistes du 94 (Val de Marne)
Anaïs Fley, ex-secrétaire nationale de l’Union des Étudiant⸱es Communistes (UEC) et responsable nationale du RED Jeunes Rassemblement pour l’Égalité et la Démocratie – Jeunes (RED Jeunes)
Marie Coquille-Chambel, Critique Théâtre et activiste féministe #MeTooThéâtre
Collectif Féministe Paris 8
Adrien Le Fourn, élu étudiant UEC à l’université Paris VIII Vincennes Saint-Denis
Alexandre Clouzot, ex-responsable national de l’UEC
Act Up-Paris, association de lutte contre le VIH
Jérôme Gleizes, conseiller EELV de Paris
Manel Djadoun, ex-responsable nationale de l’UEC et responsable nationale du RED Jeunes
Fédération Syndicale Étudiante (FSE)
Fédération Syndicale Étudiante de Nanterre (FSE Nanterre)
Mathilde, chansonnière et activiste féministe
Mathilde Martineau Marchand, activiste féministe
Stella Vauchelle, transactiviste
Claudine Cordani, autrice, artiste et activiste écoféministe
Andy Kerbrat, député NUPES de Loire-Atlantique
Chloé Le Bret, militante féministe et ex-adjointe au maire de Grenoble à l’égalité des Droits
Louis Boyard, député NUPES du Val-de-Marne
Lola Sudreau, ex-responsable nationale de l’UEC et responsable nationale du RED Jeunes
Guillaume Durand, adjoint EELV à la maire du 14e arrondissement
Sand Van Roy, actrice
Antoine Chassagnoux, président d’Act Up-Paris
Marie R. , présidente de la Fédération Parapluie Rouges
Scott Poterie, activiste et artiste
Sarah Reboullet, Secrétaire Générale d’Act Up-Paris
Grenades, collectif féministe
Eric Garet, activiste contre le VIH
Nicolas Sergeant, coordinateur social d’Act Up-Paris Paris
Queer Antifa, collectif queer et antifasciste
Eva Vocz, chargée de mission pour Act Up-Paris
Coco Lakhdari, activiste contre le VIH
Mathis Guerraz, chargé de mission pour Act Up-Paris
Frederic Navarro, activiste contre le VIH

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